Montre-toi, j't'ai vue. [Libre.]

C'était le soir. C'était le moment où je pouvais enfin sortir après une journée enfermée non pas à dormir comme certains peuvent le penser mais à ne rien faire. Des siestes, je ne sais pas en faire. C'est vrai quoi, avec tout le boucan qu'il y a dehors, comment veulent-ils que je me repose ? Les gens, de nos jours, n'ont décidément pas d'esprit. Ils ne pensent qu'à leur propre personne, si je puis dire. Non non, je ne mets pas tout le monde dans le même sac, il y a des exceptions, ceux qui savent ce que respect veut dire, les cultivés, entre-autre. Ceux-là, ils sont un peu rare. Mais on s'en fiche de toute façon, les autres gâchent tout. Vous allez dire que je suis insolente, mais c'est vrai, quoi. Peu importe. Si je voulais sortir, c'était maintenant que je devais le faire. Alors, moi qui connait le respect, j'ouvre la porte doucement, et la referme doucement également. Je vais laisser les gosses dormir. J'avance dans le couloir en disant bonsoir à tous ceux que je croise. Bien oui, on n'est plus le jour, maintenant. Je vois l'autre drogué en train de fumer. Il me propose "une clope". Moi je refuse, je ne tiens pas à perdre mes poumons pour rien, tout ça en prenant quelque chose qui est censé donner du plaisir, mais en vrai, ça donne juste une addiction et une belle surprise chez le pneumologue. Alors moi, je lui lance la phrase qui tue.

« Non mais moi, j'ai donné un sens à ma vie, j'ai pas besoin de ta connerie pour être heureuse. Après si tu tiens à ne plus avoir des poumons, ne te gêne pas pour les prendre, tes conneries bouffeuses de vie. »

J'affirme, ce n'est pas la meilleure phrase qui tue. Il n'empêche qu'il est resté bouche bée. L'autre imbécile du coin, son pote et le crétin du coin, ils ont ricané. Eux ils étaient trop cons, faut le dire. Alors eux à chaque fois que je les vois, ils croient que je vais en boîte. Non mais franchement, comme si j'avais besoin de ça, ou que j'avais que ça à faire de ma vie.

« Hey poupée, ça te dit de jouer avec moi, bien au chaud ? »

Bingo, ils me l'ont dit. Ils me la font tout le temps. J'ai encore tapé dans le mille, ils y croient encore. Non, en fait ils croient qu'ils peuvent se faire une petite soirée avec moi, qu'ils disent. Ils ont trop fumé, ils doivent bien s'entendre avec l'autre drogué. Bon, j'arrête mes conneries et j'avance tranquille. Je leur ai foutu une baffe en passant, une chacun, pour pas de jaloux. Une fois dans les rues les plus belles, je m'assoie sur un banc, juste à côté du bar. Après quelques minutes, je me lève, je vais acheter un truc à boire. Ici le bar il ouvre tôt et il ferme tard. Ça c'est bien. Il est à peine vingt-deux heures, il est encore ouvert une heure. Je ne prends pas de l'alcool, j'ai pas envie de rentrer bourrée en me faisant passer pour une pouffe alcoolique. Non, je prends plutôt un coca, comme d'habitude. Une bonne bouteille de deux litres, une petite réserve en fait. J'ai juste assez de sous. C'est pas cher ici, c'est genre deux euros et trente centimes pour deux litres de coca. J'en profite. Je sors et retourne sur le banc, quand un mouvement rapide se passe juste devant moi. Quoi ? C'était quoi ? C'était un bourré, un alcoolique, un fou, un pédophile ? Ou bien, c'est une fille. Pourquoi pas. Je l'intercepte alors.

« Tu peux te montrer, je t'ai vue. »

Je regarde l'autre fille Elle était cachée dans l'ombre. Tant pis, j'allais attendre qu'elle sorte.

Il est dans les alentours de vingt-deux heures quand j’arrive ici. Dans une ville inconnue et sombre… Je me trouve dans la zone nord seule. Je me balade dans les rues désertes, sans personne à qui m’adresser… Au loin j’aperçois, dans la pénombre nocturne, un bar. Les bars, c’est pas trop mon trucs. C’est remplis d’alcolo et de personnes pas trop fréquantables en tout genre. M’aventurer là-bas c’est comme se jeter dans la gueule du loup. Mais là, je meurs de soif, j’ai pas bu ni mangé d’ailleurs depuis que je suis partie de chez moi. Je marche doucement, pour ne pas attiré l’attention. Je pose ma main sur la poignée de la porte, avant d’apuyer dessus pour l’ouvrir, je respire longment, la dernière fois que j’étais rentrée dans un bar, ça avait mal tourné ! Je prend mon courage à demain et entre. Ouf ! Il n’y a que des jeunes, pas des vieux bourrés qui sautent sur tous ce qui bouge… Je me dirige vers le bar central et commande une limonade, oui, j’adore ça et en plus, c’est sans alcool ! Je bois, tout en écoutant la musique, c’est une musique un peu démodée mais bon. J’ai engloutis le verre en moins de deux, ça va c’est pas très cher.

La nuit tombe de plus en plus, on peut en être sur en regardant le ciel, maintenant lugubre. Moi, je ne suis pas fatiguée, enfin, si, peut-être un tout petit peu alors ! Je sors du bar, après avoir payé ma boisson bien sur ! Je ne suis pas une voleuse, si une arnaqueuse, je suis honnète moi ! Je me balade donc dans les ruelles de cette ville, que je découvre peu à peu, j’espère fortement me faire de nouvraux amis, des vrais hun ! Pas ceux qui, quand tu es là sont tout gentils et quand tu n’es pas là sont des vrais langues de vipère ! Non, je veu x parler des vrais, des véritables amis, ceux qui sont toujours là pour toi, toujours prèts à te soutenir… J’avoue, que des vrais, j’en ai pas trop connu, même pas du tout à ce que je me souvienne. Mais bon, ici, ma vie recommencerait, du moins, je l’éspère ! Je marche, seule, mais je marche, ça prouve que j’ai au moins quelque chose dont je suis capable dans ma vie. Je m’approche d’un banc, il y a une fille assise. Soudain, je me figes : une vampire ! Craignant qu’elle ne m’est repérée, je passe en mode « vitesse max’ » devant elle et ma tapit dans l’ombre. La fille me lança :

« Tu peux te montrer, je t'ai vue. »


Et crotte, elle m’avait vu, bon tant pis ! De toute façon elle avait du « sentir » que j’étais comme elle, une vampire…Je ne peux pas me tromper, si elle a réussi à me percevoir dans la nuit et à cette vitesse, elle ne pouvait être qu’une vampire !! Je sors de ma cachette, découvrant le visage de cette fille, elle était brune, les yeux dorés un peu jaune, la peau pâle, comme tous les vampires d’ailleurs !

« Tu m’as vue. Je me présente, Lena. Je viens d’arriver en ville. C’est quoi ton nom à toi ? »

En lui disant ces mots, je m’étais assise, instinctivement, surement… Elle avait l’air sympa cette vampire, mais je préfère me méfier des apparences, elles sont parfois trompeuses !

La jeune femme s'assoit à côté de moi. Elle avait dû sentir et voir que j'étais une vampire. Je me demandais comment elle l'était devenue. Moi, je suis née vampire. C'était bien mieux de se sentir pure, parce que me faire mordre, j'aurais été dégoûtée. M'enfin, c'est pas tout ça, mais elle allait bien parler, non ? Elle est muette, ou trop timide ? Je n'allais même pas chercher à comprendre. Je bois dans ma bouteille, le coca c'est sucré et c'est bon. Il est encore frais, mais en même temps, il fait un peu froid.

« Tu m’as vue. Je me présente, Lena. Je viens d’arriver en ville. C’est quoi ton nom à toi ? »

Une nouvelle arrivante ? C'était pas la première. J'ai pas comprit pourquoi, en ce moment y'a pas mal de nouveaux venus. Parfois, c'est pas les bienvenus mais bon, tant pis. J'allais lui répondre, de toute façon.

« Moi, c'est Chloé. Je suis là depuis environ sept ans, si ce n'est plus. Tu as eu peur de moi, pour t'être faufilée dans l'ombre ? »

Je la regardais avec assurance. J'avais envie de me faire des amis, ici, les gens de confiance se faisaient de plus en plus rares. Avant, le village était sympa mais maintenant c'est une cité plus que pourrie. M'enfin, on dira ce qu'on voudra, je l'aime quand même, ma ville. Après tout, j'y avais grandit depuis déjà 7 ans. Je prends ma bouteille de coca pour l'ouvrir. Le "pshit" habituel fait retomber sur terre la jeune femme, ou Lena, c'est plus simple. Je bois simplement le coca. Je ne vais pas lui en proposer, non, sinon je lui donne mes microbes, même si j'en ai pas. En fait, j'avais plus peur qu'elle m'en donne elle, mais c'était peut-être aussi parce que j'avais juste envie de terminer la bouteille à moi seule, parce que j'avais soif. Je repose la bouteille au sol et elle est retournée dans ses pensées. J'ai le réflexe de mettre ma main devant ses yeux et de la bouger, et instinctivement elle est ressortie de ses pensées. J'attends qu'elle parle, j'avais rien à dire.

Je m’étais donc assise sur le banc, près de cette jeune fille, vampire. Elle semblait me dévisager, peut-être cherchait-elle à savoir si j’étais bien ce que j’étais… Mais bon, aucunne importance ! La nuit était là, vraiment là : les étoiles brillaient et permettaient aux passants de mieux voir oû ils mettaient les pieds. La fille, elle avait un coca à la main, moi, j’aime pas ça, c’est trop sucré, beaucoup trop ! Apparement, y aurais au moins dix morceaux de sucres là-dedans ! La limonade, c’est bien mieux. Elle le boit, gorgées par gorgées, elle semble aimer ça. Vu le froid qu’il faisait, je ne vois pas comment elle pouver avaler cette horreur sucrée et glacée…. Je me pose des questions sur elle,ba quoi c’est vrai, je croise une vampire dans la rue et je suis assise sur le même banc qu’elle… Qui elle était ? Comment s’appellait-elle ? Quel age avait-elle ? D’oû venait-elle ? Avant même que je ne puisse parlé, la fille me dit :

« Moi, c'est Chloé. Je suis là depuis environ sept ans, si ce n'est plus. Tu as eu peur de moi, pour t'être faufilée dans l'ombre ?»

Quoi ? Peur d’elle ? Ah, la bonne blague. Je n’avais pas eu peur d’elle, c’est juste que des vampires, on en voit pas à tous les coins de rues… Alors comme ça, elle s’appele Chloé, joli nom. Ce serait peut-être une amie un jour, peut-être… Mais bon, revenons en à nos moutons, Chloé était ici depuis 7 ans !? Quoi, rester paumée dans ce trou pendant sept ans ! Je ne sais pas ce qu’elle trouvait de bien à cette ville. Mais bon, elle doit avoir ces raisons, peut-être que je ne sais pas tout au sujet de cette ville…. J’avais bien l’attention de lui répondre à cette fille ! Elle reprend sa bouteille de coca et l’a finie, d’une gorgée. Je suis dans mes pensées quand Chloé m’en « extirpe» en agitant sa main devant mes yeux. Reflex : je cligne des yeux, et reviens sur terre.

« Enchantée Chloé. Je m’arrête un peu et reprend. Non, je n’ai pas eu peur de toi, t’inquiète ! C’est juste que des vampires, je n’attendais pas à en voir ici, mais tant mieux, je ne suis pas seule comme ça ! T’habite oû ? »

J’ai envie de la connaitre un peu plus cette fille. Elle est mystérieuse et sympa… J’aurais au moins une amie comme ça ! Depuis que je suis là, oui je sais, ça fait même pas une journée, j’ai pas rencontré une seule personne sympa, du moins, sociale… La vie ici me parait déjà bien ennuyante !

Elle me répond, simplement.

« Enchantée Chloé. Non, je n’ai pas eu peur de toi, t’inquiète ! C’est juste que des vampires, je n’attendais pas à en voir ici, mais tant mieux, je ne suis pas seule comme ça ! T’habite où ? »

Ah, elle ne s'attendait pas à voir des vampires ici ? J'espère qu'elle s'attend à voir d'autres bêbêtes, car il y en a pas mal ici. Surtout des abrutis. Je me lève, va vers la poubelle qui est à 3 mètres et jette la bouteille de coca dedans. J'avais trop la flemme d'aller à côté de la poubelle pour la poser dans la poubelle comme tout le monde. Je reviens et me rassois, avant de lui répondre.

« Sache que tu auras d'autres surprises ici. Surtout des abrutis qui matent et qui draguent. Tu vois le bâtiment là-bas ? Je pointe du doigt mon bâtiment. Autrement dit, le bâtiment numéro six. Ben je suis au douzième étage, porte quarante-sept. »

Je la regardais normalement et sûrement à la fois. Il faisait de plus en plus froid et vu comme je m'étais habillée, je me les caillais pas mal. Les poils presque invisibles se redressaient sur ma peau et de légers reliefs faisaient apparition : vive les frissons. J'allais pas rester comme ça mais j'allais pas non plus lui poser un lapin, ça se fait pas quoi.

« Il commence à faire froid et je caille, là. Si tu veux, tu peux venir chez moi, et puis s'il est trop tard tu pourras toujours dormir, j'ai une chambre d'amis qui ne m'a servi que très peu. »

Je reste assise en attendant sa réponse. Bien évidemment, je ne serais pas contre aller chez elle si elle préférait, mais je ne voulais pas non plus la gêner si je devais y dormir. Enfin bref. J'avais froid et serrais les dents. Temps de brun.

HRP: